dimanche 3 avril 2016

Les médias au service de la gouvernance pour la « Fabrication de l'opinion »


(Le billet de Loup Rebel)
On le sait, les journalistes et les médias de masse sont utilisés
pour agir comme de véritables agents de la propagande politique.
Mais jusqu'à quel point, et comment s'opèrent les manipulations ?
On dit souvent des médias qu'ils jouent un rôle important dans la gouvernance politique d'un pays, alors que ce que nous attendons d'eux, c'est qu'ils nous informent sur les faits, en nous rapportant les évènements de la façon la plus objective possible.

Malheureusement, ce n'est pas souvent le cas, même s'il existe des journalistes parfaitement honnêtes et intègres dans leur travail d'investigation.

La question qui se pose alors, est de savoir par qui, et comment, les médias sont-ils manipulés ?

Pour comprendre les rouages de la propagande, il faut déjà savoir que « les pouvoirs qui nous gouvernent ne sont pas les pouvoirs élus. Ce sont les marchés financiers, ce sont les grandes entreprises, ce sont les "acteurs de l'ombre" qui ne sont en aucun cas en position de responsabilités politiques », comme le précise Loïc Blondiaux dans son dernier livre, « La fabrique de l'opinion ».

Le véritable pouvoir qui dirige le monde est un gouvernement invisible. La puis­sance de sa domination, c'est la manipu­lation médiatique des masses, véritable arsenal moderne et sophistiqué de propa­gande. L'objectif est de per­su­ader les populations de participer (sans qu'ils le sachent) à l'enrichissement personnel des membres de ce gouvernement invisible.

Mais qu'est-ce donc que ce gouvernement invisible ?
Ce gouvernement invisible est un cartel rassemblant les parrains de la finance, les barons de l'industrie et des médias, les institutions indépendantes mondiales, le tout étant alimenté par l'impuissance des élus. C'est une oligarchie invisible qui accapare le pouvoir pour ses propres intérêts. La liste des membres de ce cartel n'est plus un secret aujourd'hui, et si votre curiosité vous pousse à y jeter un œil, il vous suffit de consulter la liste des participants aux meetings annuels du Bilderberg-Groupe (à voir également, cette petite vidéo sur le Bilderberg-Groupe).


Les acteurs de l'ombre du gouvernement invisible utilisent des techniques de gouvernance "silencieuses", invisibles et sournoises : la manipulation des populations et des responsables politiques, voire la corruption si besoin. Et l'une des meilleures façons d'influencer et persuader les gens, c'est de les toucher au niveau des émotions, en s'attaquant à leurs instincts, et à leur inconscient. Pas besoin de relater les faits, il suffit de leur faire peur, de frapper leur imaginaire avec de la violence, par exemple, des attentats qui tuent des innocents au hasard...

Pour cela, les évènements marquants sont "exploités" par les médias. En l'absence d'évènements réels, le gouvernement invisible peut en créer pour alimenter la machine communicante qui s'engouffre dans la brèche émotionnelle du scoop qui sortira le badaud de sa torpeur nonchalante.

En France, le régime politique est organisé autour de trois pouvoirs :
La croyance est que les médias seraient un quatrième pouvoir... En réalité, les médias sont instrumentalisés et il serait plus juste de dire qu'ils n'ont aucun pouvoir autonome, mais qu'ils sont l'instrument par excellence du gouvernement invisible, celui-ci se gardant bien de détromper le public sur sa fausse croyance. En cas de problème, c'est l'instrument du pouvoir qui est accusé, est non le pouvoir lui-même.

Si les médias avaient le pouvoir que le public imagine, leur devoir serait de contrôler les trois pouvoirs du régime en place, et d'en rendre compte au public.

Dans les faits, cela ne se passe pas du tout ainsi. Les journalistes et les dirigeants des grands médias de masse, des principales chaines de télévision notamment, sont utilisés pour agir comme de véritables agents de la propagande. Certains remplissent cette mission de propagande en toute connaissance de cause, d’autres font l’autruche, feignant ignorer les marionnettistes pour qui ils travaillent, d’autres encore ne le savent même pas, et n'ont pas conscience qu'ils servent la cause des acteurs de l'ombre qui les utilisent à leur insu. À son insu, le journaliste devient l'idiot utile du gouvernement invisible... pour faire de nous, à notre insu également (mais de moins en moins), les serviteurs des acteurs de l'ombre.

Et si les acteurs de l'ombre du gouvernement invisible jugent nécessaire pour leurs intérêts de déclencher une guerre, leur objectif sera alors de persuader les populations réticentes de participer à la guerre. 
Lorsqu'un chef d'État a l'intention d'entrer en guerre, il va devoir la vendre à son peuple. Une fois le peuple convaincu, la guerre devient une évidence, car elle est envisagée comme la meilleure solution pour résoudre tous les problèmes : chômage, pauvreté, coup du travail, perte des valeurs morales, migration, etc.

À lire aussi : 
Un exemple typique de manipulation dans Le Figaro du 1er avril 2016, commenté et publié dans une page Facebook :
À voir également : 
Des vidéos avec Noam Chomsky, linguiste et philosophe connu du grand public par son parcours engagé dans la mouvance anarchiste :
Extrais des vidéos ci-dessus :
« Notre point de vue est que les médias, entre autres fonctions, jouent le rôle de serviteurs et de propagandistes des puissants groupes qui les contrôlent et les financent. Les porteurs de ces intérêts ont des objectifs précis et des principes à faire valoir, ils sont aussi en position d'infléchir et d'encadrer l'orientation des médias. Cela ne s'opère généralement pas au moyen d'interventions directes et grossières, mais plutôt grâce à un personnel politiquement aux normes et l'intériorisation par les rédacteurs et les journalistes des priorités et des critères définissant ce qu'est une information valable en conformité avec les politiques de l'establishment. »

Dans ces quatre vidéos, Noam Chomsky s'appuie sur ses réflexions réunies dans ses deux récents ouvrages « illusions nécessaires » et « la Fabrication du consentement ». Ces vidéos montrent comment les sociétés démocratiques, dont les populations non contraintes par la force, sont soumises à des formes plus subtiles d'oppression idéologique. Sont examinés le pouvoir de l'information et les forces qui s'exercent sur sa formulation et sa propagation dans la société.


Loup
Loup Rebel
Loup Rebel

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