vendredi 18 novembre 2016

Nous sommes anarchistes... et nous sommes plus nombreux que nous le pensons...!


(Le billet de Loup Rebel)
Partout où un homme exerce une autorité,
il y a un homme qui résiste à l'autorité.
(Oscar Wilde)

Il faut savoir avant toute chose que l'anarchisme est un état d'esprit. Cela implique une aspiration à l'autonomie et à l'égalité sociale, le respect des libertés et de l'ordre social, le refus de toute domination et de toute soumission. Beaucoup de personnes possèdent ces dispositions et les appliquent dans leur vie. Sans le savoir, si vous appliquez ces dispositions dans votre vie, vous êtes anarchistes, au sens strict du mot.
Chaque fois qu'un homme résiste à l'autorité, sans le savoir, il fait avancer la cause des anarchistes.
L'autorité n'est pas le garant de l'ordre social. Sa présence indique qu'il y a des inégalités, car les inégalités sont toujours une grande source de désordre. Et plus les inégalités sont importantes, plus le désordre qui en découle est important.

L'égalité entre tous les individus est le garant de l'ordre social. Et l'égalité ne sera acquise que par l'abolition de toute domination des plus riches sur les plus démunis. Ce qui ne se fera pas sans violence, car les possédants ne lâcheront pas leurs propriétés lucratives sans y être contraints par la force. Ils ne l'ont jamais fait, et ils ne le feront jamais.

Pour les anarchistes, l'égalité est donc la première condition pour assurer la paix sociale, condition qui va de pair avec la liberté. Car l'égalité sans la liberté, c'est la prison, et la liberté sans l'égalité, c'est la jungle.

Les socialistes sont aujourd'hui rejetés par les peuples parce qu'en parfaits hypocrites ils ont usurpé les valeurs anarchistes pour ensuite travestir ces valeurs et trahir les classes populaires qui les ont naïvement portés au pouvoir. Car le véritable projet socialiste est de collaborer avec les riches propriétaires, guidés par leur volonté de domination et de pouvoir.

Les anarchistes ont été les principaux artisans des révolutions et renversements des monarques. C'est à eux que nous devons l'abolition du servage, n'en déplaise à celles et ceux qui les dénigrent, ignorant sans doute que sans eux nous en serions encore au régime féodal de la domination absolue des propriétaires sur leurs serviteurs. C'était la seule règle sociale en vigueur, avec un quasi-droit de vie et de mort des seigneurs sur les vassaux.

Ce droit de vie et de mort s'est aujourd'hui déplacé de façon insidieuse vers les grandes fortunes qui règnent en maîtres absolus à la tête des empires financiers et industriels : le chômage jette des millions de gens dans la misère, et des centaines meurent tous les jours dans le monde, y compris dans les pays dits "civilisés", en France, en Europe, et aux États-Unis aussi.

Près de 7 000 SDF sont morts dans la rue entre janvier 2008 et décembre 2010,
auxquels il faut ajouter 11 000 suicides (et 200 000 tentatives)

(source : Économie Matin du 30 mars 2016)

La volonté des anarchistes a toujours été d'abolir toute domination des plus riches sur les plus démunis, et cette volonté se poursuivra, tant que l'égalité ne sera pas la seule loi sociale définitivement acquise.

« Nous luttons pour l'émancipation totale de l'homme. Non pour le remplacement de la domination d'une classe par une autre, mais pour détruire toute autorité, tout droit coercitif, toute législation basée sur la contrainte. Nous voulons les remplacer par l'ordre spontané qui se fonde sur les contrats librement consentis.
L'État actuel régi par une classe, association forcée des individus et des groupements, doit être remplacé par la libre association des individualités. Nous luttons pour l'anéantissement des frontières et des limites d'État. Nous proclamons que la Terre entière appartient à tous les hommes et à tous les peuples.»
(Déclaration de principe de l'Union des anarchistes de Moscou, décembre 1919)

Voir le documentaire ci-après sur l'histoire des anarchistes,
diffusée en 2013 sur ARTE, en 3 épisodes de 45 minutes...
Ni Dieu ni Maître - une histoire de l'anarchisme
Un documentaire exceptionnel sur l'histoire des anarchistes,
et des avancées sociales dont ils ont été les véritables instigateurs

Passez votre souris sur l'image pour la zoomer...

Sources et références :

Fédération française
Histoire mondiale de l'anarchie
Le Monde libertaire
Les anarchistes ont leur Who's Who
Internationale des Fédérations Anarchistes
Le film "Les anarchistes" en streaming

►Revoir la vidéo "Ni Dieu ni Maître - une histoire de l'anarchisme"◄



Loup
Loup Rebel
Loup Rebel


mercredi 16 novembre 2016

Omerta sur les "Noirceurs" des Lumières


(Le billet de Loup Rebel)
Secrets de famille,
versus secrets de société... 
Sur le plan de la famille dans un cas, et, dans l'autre cas,
à l'échelle d'une nation, voire de la planète tout entière,
les secrets ont des conséquences destructrices considérables.
Les mensonges et les secrets sont les graines de la folie.
Quiconque les sème et les cultive fait germer le chaos.

Le Siècle des Lumières est émaillé de turpitudes soigneusement passées sous silence... Ces ignominies sont devenues des "secrets de société", comme il y a les "secrets de famille". Des choses qui s'enferment dans le silence et fermentent jusqu'à former des résurgences furonculeuses plusieurs générations plus tard, et dont on ne sait plus rien des origines.

Un secret de famille produit dans la descendance des psychotiques, des schizophrènes, des paranoïaques, des délinquants ou des criminels.
Un secret de société produit dans les nations futures des troubles du lien social, du fanatisme politique ou religieux, des guerres monstrueuses, des génocides, ou un égarement collectif tel, qu'il peut conduire à la destruction de la planète.

Parce que la face cachée des idoles de cette fabuleuse époque des Lumières n'est pas "politiquement correcte", les filtres de la censure se sont appliqués à ne montrer qu'un seul côté de la médaille, et bien sûr, c'est celui qui fait briller lesdites Lumières.
Aujourd'hui, et depuis Jules Ferry, telle est la "mission politique" que le pouvoir a confiée à l'Éducation nationale, gardienne improvisée des "secrets d'État", instrumentalisée par ledit pouvoir pour assurer le "bon" formatage des futurs idiots utiles de la République et de son oxymore, la "démocratie-représentative".

Les noms de ces demi-dieux à l'âme noircie par un racisme nauséabond ont été donnés à nos écoles et à nos rues, dans la capitale et d'autres villes, gravés sur des plaques bien "policées" pour mieux les inscrire dans nos mémoires remplies d'ignorances et de croyances et autres illusions par le gavage scolaire.

Pas sûr que les gens dits "civilisés" vivant en ce début du XXI° siècle comprennent que le grand malaise actuel de cette civilisation issue des "Lumières" trouve son origine précisément dans les discours et les écrits desdites "Lumières".

Faut-il “réviser” l’Histoire de la France,
voire censurer ces élites du siècle des Lumières ?



Que faire, aujourd’hui, de ces discours tenus par ces célébrités françaises, écrivains, ou philosophes qui ont “forgé l’âme de la France” ?
Faut-il “effacer” ces propos racistes dans les publications et les manuels ?
Faut-il, au contraire, les souligner en les annotant par des critiques “antiracistes” ?


Chacun saura en juger selon ses convictions personnelles, à partir des quelques échantillons rapportés ci-après.

Dans l'ordre chronologique :

1. Montesquieu, 1689 - 1755 :

Penseurs de l'organisation politique et sociale sur lesquels les sociétés modernes et politiquement libérales s'appuient.
Ses conceptions, en matière de séparation des pouvoirs notamment, ont contribué à définir le principe des démocraties occidentales.
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Dans "L'esprit des lois" (1748) :
« On ne peut se mettre dans l'idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir...  Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ».


2. Voltaire, 1694 - 1770 :

Écrivain et philosophe français qui a marqué le XVIIIe siècle.
Figure emblématique de la philosophie des Lumières.
Chef de file du "Parti Philosophique".
Considéré par la Révolution française (avec son frère ennemi Jean-Jacques Rousseau) comme un précurseur.
Entre au Panthéon en 1791.
Au XIXe siècle, il a nourri les passions antagonistes des adversaires et des défenseurs de la laïcité de l’État et de l’école publique.
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Dans "Traité de métaphysique" (1734) :
« Les blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huitres. »


3. Carl von Linné, 1707 - 1778 :

Naturaliste suédois.
Fondateur des bases du système moderne de la nomenclature "binominale". Il a répertorié, nommé et classé de manière systématique l'essentiel des espèces vivantes connues à son époque en s'appuyant sur ses propres observations comme sur celles de son réseau de correspondants. Cette nomenclature établit une hiérarchisation en classe, genre, ordre, espèce et variété, et s'impose au XIXe siècle comme la nomenclature standard.
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Systema naturae (1758):
« Le noir africain est guidé par la fantaisie, l'homme européen est guidé par les coutumes. »


4. David Hume, 1711 - 1776 :

Philosophe, économiste et historien écossais, considéré comme un des plus importants penseurs des Lumières.
Son importance dans le développement de la pensée contemporaine est considérable. Il a eu une grande influence sur Kant, sur la philosophie analytique du début du XXe siècle, et sur la phénoménologie.
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Dans "Sur les caractères nationaux" (Vol III°) :
« Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d'être naturellement inférieurs à la race blanche. Il n'y a jamais eu de nation civilisée d'une autre couleur que la couleur blanche ni d'individu illustre par ses actions ou par ses capacités de réflexion...
Il n'y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l'Europe. On n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d'intelligence. »


5. Emmanuel Kant, 1724 - 1804 :

Grand penseur, Kant a exercé une influence considérable sur l'idéalisme allemand, la philosophie analytique, la phénoménologie, la philosophie postmoderne, et la pensée critique en général.
Son œuvre est centrée autour des trois "Critiques" :
- Critique de la raison pure.
- Critique de la raison pratique.
- Critique de la faculté de juger.
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Dans "Essai sur les maladies de la tête" (Flammarion) :
« La nature n'a doté le nègre d'Afrique d'aucun sentiment qui ne s'élève au-dessus de la niaiserie...
Les noirs [...] sont si bavards qu'il faut les séparer et les disperser à coup de bâton. »


6. Georges Cuvier, 1769 - 1832 :

Anatomiste français, promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie au XIXe siècle.
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Dans "Recherche sur les ossements fossiles" (1812) :
« La race nègre est confinée au midi de l'Atlas, son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé. Son museau saillant et ses grosses lèvres le rapprochent manifestement du singe. Les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares... La plus dégradée des races humaines dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier. »


7. Georg Wilhelm Friedrich Hegel 1770 - 1831 :

Philosophe allemand.
Son œuvre est l'une des plus représentatives de l'idéalisme allemand, et elle a eu une influence décisive sur l'ensemble de la philosophie contemporaine.
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Dans "La raison dans l'histoire" (Plon, 1963") :
« Ce qui caractérise les nègres, c'est que leur conscience n'est pas parvenue à la contemplation d'une objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l'homme, et par laquelle il puisse parvenir à l'intuition de sa propre essence. »


8. Victor Hugo, 1802 - 1885 :

Poète, dramaturge, et romancier, parmi les plus importants écrivains de langue française.
Personnalité politique et intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXe siècle.
Ses choix à la fois moraux et politiques, ainsi que son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales (transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix jours après sa mort).
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Discours sur l'Afrique du 18 mai 1879 :
« Que serait l'Afrique sans les blancs ?
Rien, un bloc de sable, la nuit, la paralysie, des paysages lunaires.
L'Afrique n'existe que parce que l'homme blanc l'a touchée. »


9. Joseph Ernest Renan, 1823 - 1892 :

Écrivain, philologue, philosophe et historien français.
Convaincu par les hypothèses de Darwin sur l'évolution des espèces, il établit un rapport étroit entre les religions et leurs racines ethnico-géographiques.
Considéré aujourd'hui comme un intellectuel de référence.
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Discours sur la nation, 1882 :
« La nature a fait une race d'ouvrier, c'est la race chinoise, une race de travailleur de la terre, c'est le nègre, une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. »


10. Jules Ferry, 1832 - 1896 :

Homme politique, auteur des lois de la IIIe République
Promoteur de l'école publique gratuite et obligatoire.
Il est l'un des pères fondateurs de l'identité républicaine.
Carrière politique avec un fort engagement pour l'expansion coloniale française.
En savoir plus 
Débats parlementaires du 28 juillet 1885 :
« Je vous défie de soutenir jusqu'au bout votre thèse qui repose sur l'égalité, la liberté, et l'indépendance des races inférieures.
Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. »


11. Guy de Maupassant, 1850 - 1893 :

Écrivain qui a marqué la littérature française par ses six romans, et surtout par ses nouvelles, parfois intitulées "contes". Ces œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique, mais aussi par la maîtrise stylistique. Reconnu de son vivant, il conserve aujourd'hui un renom de premier plan.
En savoir plus 
Dans "Mademoiselle Fifi" (Livre de Poche, 1975) :
« En Afrique les filles foisonnent, mais elles sont toutes aussi malfaisantes et pourries que le liquide fangeux des puits sahariens. »


12. En guise de conclusion

Prohiber le mot "race" ou en interdire l'usage ne supprime pas pour autant le "racisme".

Affirmer que les "races" n’existent pas n’empêche pas le "racisme", et encore moins de hiérarchiser les différences entre les humains. Au contraire, la prohibition du mot "race" induit un déni des différences qui pousse à réaffirmer celles-ci en provoquant la haine de l’autre.

Ainsi, le racisme est exacerbé par le déni des races.

Avant de tirer des conclusions radicales et définitives sur ce qui est exposé ici, dans cette mise en lumière de la face sombre et cachée de ces "élites" qui ont dicté les fondements du modèle de notre civilisation, modèle présenté comme celui qu'il faudrait imposer sur toute la planète, nous devons nous rappeler trois choses importantes : 
  • Condamner une partie des propos d'un Homme, ou d'une femme, cela ne devrait pas nous conduire systématiquement à porter un jugement radical et définitif sur cet homme ou cette femme, sur ce qu'il est, ou ce qu'elle est.
  • Condamner "en bloc" la totalité des propos tenus par les personnes que nous n'aimons pas, nous condamne, nous qui jugeons, à jeter à la poubelle des idées dont nous avons besoin pour construire un monde meilleur. 
  • Personne n’est jamais entièrement bon, ni entièrement mauvais. Nous devons accepter qu’il existe une part d’ombre chez les personnes que nous “admirons”, et une part de lumière chez celles que nous “méprisons”. 
Porter un jugement radical et définitif sur une personne à partir de propos tenus par cette personne, nous expose à devoir rejeter une partie de ce en quoi nous croyons.
À chacun de voir, selon ses convictions personnelles.


Loup
Loup Rebel
Loup Rebel