(Le billet de Loup Rebel)
Zoom sur l'impopularité du chef de l'État
et son gouvernement (au 5 septembre 2014)
Un peu plus de deux ans après son élection, seulement 13 % des Français font encore confiance au Président, et 30 % au Premier ministre pourtant fraichement nommé. Un niveau inégalé dans le baromètre TNS Sofres-Le Figaro Magazine.
Ce sondage ayant été réalisé avant la sortie du livre de Valérie Trierweiler, les raisons de la disgrâce du chef de l'État sont à rechercher ailleurs.
Le président de la République paie à la fois son impuissance et ses trahisons.
Le livre explosif de Valérie Trierweiler n'est pas la cause première de l'impopularité inédite du chef de l’État. Il est la goutte qui fait déborder la colère de ses électeurs cocufiés.
Le coup de grâce assené par celle qu'il a profondément humiliée par la façon dont il l'a répudiée ne fait que mettre en lumière la face cachée d'un homme qui ne parvient plus à dissimuler la priorité de ses ambitions personnelles derrière ses mensonges. On se souvient de ses envolées lyriques : « Moi Président... »
La réaction de François Hollande l'enfonce plus profondément encore dans les sombres abysses de ses ambitions personnelles qu'il fait passer avant son prétendu humanisme. Très mal conseillé à mon avis, il commence par culpabiliser ses détracteurs en les accusant de mettre en danger le caractère « sacré » de la République. Puis il affirme avec insistance qu'au nom du chèque en blanc que lui ont signé 50 % des électeurs parmi les 70 % qui se sont exprimés (ça fait 35 % des Français), il accomplira son mandat jusqu'au bout, sans rien changer à ses trahisons. Ce qui revient à nous dire :
Certains ont parlé « d'attentat à la démocratie », démocratie qui n'est plus la souveraineté du peuple, mais celle de son représentant qui s'autoproclame « monarque investi du pouvoir absolu ». Comme au bon vieux temps des Rois. La seule différence, qui n'en est finalement pas une :
- « Ma fonction de Président de la République est sacrée,
- vous ne pouvez que la respecter,
- en votant pour moi vous m'avez investit du pouvoir souverain,
- et c'est donc à moi seul de décider,
- vous n'avez plus votre mot à dire. »
Certains ont parlé « d'attentat à la démocratie », démocratie qui n'est plus la souveraineté du peuple, mais celle de son représentant qui s'autoproclame « monarque investi du pouvoir absolu ». Comme au bon vieux temps des Rois. La seule différence, qui n'en est finalement pas une :
- le Roi montait sur le trône au non de son appartenance à une dynastie,
- le Chef d'État de la Ve République règne à l'Élysée au non de son appartenance à l'aristocratie.
La désignation des représentants du peuple ne peut plus (et ne doit plus) se faire par ce biais. La question est de savoir si les Français sont disposés à « se » faire confiance (démocratie participative), plutôt que de signer un chèque en blanc au prince charmant le plus séduisant. Car la séduction n'est qu'apparence pour tromper. Dans le milieu du grand banditisme, la séduction est le gage de réussite N° 1, exactement comme dans le milieu des hommes politiques (les femmes s'y mettent aussi).
La seule qui permet toutes les parités, femmes/hommes, classes sociales, origine culturelle, etc. est celle mise en œuvre dans les cours d'Assises pour désigner les jurés. En désignant les représentants du peuple par tirage au sort, la démocratie retrouve son sens premier, issu du grec ancien δημοκρατία/dēmokratía, « souveraineté du peuple ».
En affirmant qu'il ne se défera jamais de son mandat, non seulement le Président de la République renie les engagements qu'il avait pris devant les électeurs, mais il revendique « SA » souveraineté à lui, au détriment de celle du peuple qui désapprouve sa politique à 87 %.
Oui, 87 % des Français désavouent la gouvernance du chef de l’État et de ses ministres.
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Loup
Loup Rebel |
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